Inhabité à partir de
1918, sauf pendant la guerre pour des réfugiés et dans les années cinquante
par des colonies de vacances, le château se dégrada peu à peu. Ses toitures
finirent par s’écrouler et la végétation envahit les murs.
A partir de 1988, en étroite collaboration avec le Ministère de la Culture,
et sur l’impulsion du Conservateur Régional de l’époque, M. François-Charles
James, ont entrepris de faire restaurer l’édifice.
Une première tranche de travaux (1987-1992) consista à restaurer les extérieurs.
On choisit de démolir l’étage du corps de logis, rajout de la seconde
moitié du XIXème siècle, et de revenir à la couverture en tuiles telle
qu’elle était à l’origine. La toiture en ardoises du pavillon fut également
restituée.
Pour ce qui est de la tour ronde, peu de travaux avaient été entrepris
bien que l’édifice soit classé. En 1969 pourtant, grâce à l’heureuse initiative
du Maire, M. François Pilastre, une dalle de béton armé avait été coulée
sur le sommet de la tour, pour mettre hors d’eau l’intérieur, après la
chute du lanternon et du dôme. Mais l’eau continuait à s’infiltrer sur
le chemin de ronde désormais à découvert.
A partir de 1989, la restauration de ce chemin de ronde est lancée ; suivie
bientôt par celle de la toiture et du lanternon : le tout faisant l’objet
de discussions souvent longues et animées, mais toujours cordiales et
constructives ! C’est bien le cas de le dire.
Une seconde tranche (1993-1995) est ensuite consacrée à la remise en état
des volumes intérieurs. Suite aux infiltrations et faute d’entretien,
voûtes et sols étaient déstabilisés, les enduits léssivés... Etude préalable,
programme se succèdent ; les travaux débutent alors par une remise à niveau
des sols et l’établissement de chaînages extérieurs à chaque étage. On
refait aussi les enduits extérieurs et les murs internes. Les pierres
cassées des maçonneries intérieures sont remplacées et on recolle les
moulures de cheminées. On replaçe sur les sols des carreaux en terre cuite
à l’identique des témoins qui restaient. On remet à neuf les enduits avecde
la chaux grasse et un badigeon au lait de chaux coloré.
Pour terminer, on restitue les menuiseries conformément à la date de construction
de la tour : vitraux losangés et volets à huchettes s’ouvrant sur l’extérieur
dans le chemin de ronde sont destinés à éviter l’entrée de la pluie ;
peints couleur crème à l’intérieur, ils sont rouges à l’extérieur.
Ces considérables travaux, conduits de bout en bout par M. François Jeanneau,
architecte en chef des monuments historiques, et opérés par des entreprises
régionales spécialisées, s’achèvent en 1995. Ils redonnent son lustre
d’antan à cette curieuse mais belle tour Renaissance, pastiche d’une tour
médiévale.
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