Le château a toujours
été occupé par des Bessay jusqu’au début du XXème ; mais à partir de 1918
il n’était plus habité ; en dépit de son classement par les « Beaux Arts
», il tomba peu à peu en ruines, faute d’entretien jusqu’à la fin des
années 80.
C’était pourtant une bien imposante demeure, possédant de magnifiques
caves médiévales voûtées, attestant ce qu’affirment les archives : le
site fut occupé bien antérieurement aux constructions actuelles. De même,
il existait au XVIIIème siècle un portail, d’imposantes écuries et des
douves. Ces parties, aujourd’hui complètement disparues, se distinguent
très bien sur une gravure ancienne représentant le château au milieu du
XVIIIème siècle.
En 1866, de nouveaux aménagements eurent lieu : le logis fut relevé d’un
étage supplémentaire en ardoise, avec une douzaine de lucarnes en pierre.
Ainsi, l’apport successif des époques de sa construction lui aura donné
un aspect original et une richesse d’une rare qualité.
Le corps de logis date de l’époque classique et sa façade principale est
ornée par une belle porte d’entrée à fronton. Le bâtiment central se prolonge
par deux retours d’ailes à peu près symétriques ; il est rehaussé par
deux grandes tours latérales.
La première tour, à l’ouest, de forme rectangulaire, appelée parfois le
pavillon, est une construction à l’architecture sévère, avec de grands
murs et de petites ouvertures. Il s’en dégage une impression de forteresse
médiévale, typique dans cette région du Bas-Poitou.
A l’opposé, la seconde tour, circulaire cette fois, constitue la partie
la plus spectaculaire et imposante du site. Construite en 1577, c’est
un pastiche de tour médiévale avec une décoration de style Renaissance
italienne. Mesurant plus de 24 mètres de haut, elle comprend un chemin
de ronde à mâchicoulis sur un périmètre de 34 mètres. Couvert à 2 m 50
de hauteur, ce chemin est éclairé par des fenêtres à huchettes qui alternent
avec des baies fermées percées de trous d’arquebuse. Au sol, les mâchicoulis
alternent avec les puissantes consoles (ou corbeaux) qui soutiennent l’ensemble.
Enfin la tour est coiffée d’un dôme en ardoises qui repose sur une superbe
charpente, et d’un lanternon de plus de 4 mètres de haut.
La tour s’organise en cinq niveaux : cave, cuisine, salle de réception
dite « chambre Henri IV » - car celui-ci y a séjourné - , chambre d’apparat,
salle des gardes au niveau du chemin de ronde, enfin les combles. Les
deux pièces du milieu contiennent une magnifique cheminée Renaissance,
et bénéficient d’un cabinet de toilettes et de latrines. L’ensemble est
desservi par un escalier à vis d’une centaine de marches. La tour est
bien éclairée par de larges fenêtres dont deux sont à meneaux.
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